Conférence bien être Les différences entre avoir confiance en soi et se faire confiance Bretagne Pays de Loire Nantes

Par Dominique Caraes de Jaune Turquoise Rennes - Nantes - Vannes - Redon 


Comprendre la distinction entre avoir confiance en soi et se faire confiance

 

Cettre conférence est donné  sur demande en Bretagne et Pays de Loire 

 

Dans le langage courant, on utilise souvent les expressions avoir confiance en soi et se faire confiance comme si elles étaient parfaitement interchangeables. Pourtant, même si elles sont liées, elles renvoient à deux réalités psychologiques différentes, qui n’agissent pas au même moment ni de la même manière dans la construction personnelle. Comprendre cette distinction permet non seulement de mieux cerner ses propres blocages, mais aussi de savoir sur quel aspect travailler pour progresser dans sa relation à soi-même.

 

1. Avoir confiance en soi : un sentiment global, enraciné dans le temps

 

Avoir confiance en soi est un état relativement stable, qui correspond à une évaluation générale de sa propre valeur et de ses capacités. C’est un sentiment qui se construit principalement au fil du temps, à partir de l’éducation, des expériences vécues, des réussites, des échecs, et du regard des autres. On pourrait dire que c’est une manière globale de se percevoir : ce n’est pas lié à une situation précise mais à une identité intérieure.

 

Quand on a confiance en soi, on croit être capable d’affronter les défis de la vie, de prendre sa place, d’apprendre, de s’adapter, ou encore de surmonter les difficultés. Cela ne signifie pas qu’on se sent compétent dans tout, mais que l’on possède une base interne solide qui nous permet d’estimer que l’on peut s’en sortir, même si tout n’est pas parfait.

 

Ce sentiment comporte plusieurs dimensions :

  • L’auto-efficacité : croire que l’on est capable d’agir efficacement dans certaines sphères (travail, relations, créativité, gestion émotionnelle…).

  • L’estime de soi : s’attribuer de la valeur en tant que personne, indépendamment de la performance.

  • La sécurité intérieure : se sentir suffisamment stable pour affronter les imprévus sans être complètement déstabilisé.

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Ainsi, la confiance en soi est une sorte de fondation psychique. Lorsqu’elle est solide, elle facilite la manière dont on vit le monde, parce que la personne se sent digne, légitime, capable, et suffisamment forte pour faire face à ce qui se présente.

 

2. Se faire confiance : un acte ponctuel, relié à la décision et à l’action

 

À l’inverse, se faire confiance n’est pas un état général : c’est un geste intérieur, une décision qui se prend ici et maintenant. Cela se produit lorsqu’une personne choisit de s’appuyer sur son propre jugement, ses ressentis, son intuition ou son raisonnement, sans se laisser paralyser par le doute ou l’avis des autres.

 

Se faire confiance revient à dire : « Je décide que ma perception est suffisante pour agir. Je ne vais pas chercher à l’extérieur une validation de ce que je ressens. »

Cette notion intervient dans des moments précis :

  • Avant de faire un choix important

  • Lorsqu’on doit prendre une décision dans l’incertitude

  • Quand on hésite entre écouter sa peur ou écouter sa propre voix

  • Quand on s’engage dans une action sans certitude absolue

  • Quand on renonce à rechercher l’approbation des autres

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Se faire confiance, c’est accepter que l’on ne peut pas tout contrôler, mais que l’on se sent assez présent et aligné pour suivre son propre chemin. Cela demande du courage, car il faut parfois aller contre ses doutes immédiats ou contre des injonctions extérieures.

 

3. Comment ces deux dimensions interagissent

 

On pourrait penser que quelqu’un qui a confiance en soi se fait naturellement confiance, mais ce n’est pas toujours le cas. En réalité, les deux dimensions peuvent être dissociées.

 

On peut avoir confiance en soi sans toujours se faire confiance.

 

Par exemple, une personne peut se savoir compétente dans son domaine, apprécier ses qualités et reconnaître sa valeur, mais se retrouver paralysée au moment de prendre une décision importante. Elle peut chercher l’approbation extérieure, remettre en question son ressenti ou s’effondrer face à l’incertitude. Cela arrive souvent chez des personnes qui ont une bonne estime d’elles-mêmes mais une faible tolérance à l’ambiguïté ou à l’échec.

 

On peut aussi se faire confiance sans avoir une grande confiance en soi.

 

Certaines personnes, malgré un manque d’estime d’elles-mêmes, osent parfois suivre leur intuition ou prendre des décisions fortes dans des moments clés. Elles n’ont peut-être pas une vision très positive de leur identité, mais elles écoutent leur instinct, surtout quand l’enjeu les touche émotionnellement. Leur acte de confiance n’est pas basé sur une image d’elles-mêmes particulièrement positive, mais sur un moment de lucidité intérieure.

 

4. Pourquoi cette distinction est importante

Identifier si l’on manque plutôt de confiance en soi ou de capacité à se faire confiance permet d’orienter le développement personnel :

  • Si c’est la confiance en soi qui manque, le travail porte sur l’estime, la reconnaissance de ses qualités, l’accueil de ses émotions, la reconstruction du rapport à soi.

  • Si c’est la capacité à se faire confiance qui est fragile, le travail concerne la prise de décision, le lâcher-prise, l’acceptation du risque, l’écoute des signaux internes.

La première dimension est liée à la structure psychique, la seconde à la dynamique d’action.

 

5. Exemple concret pour illustrer la différence

 

Imagine une personne très compétente dans son métier. Elle sait qu’elle travaille bien, elle a de bonnes évaluations, des collègues qui la respectent : c’est de la confiance en soi.


Pourtant, lorsqu’on lui propose une promotion, elle hésite, doute, se demande si elle va être à la hauteur, cherche l’avis de tout le monde : elle ne se fait pas confiance.

 

À l’inverse, quelqu’un peut douter énormément de lui-même au quotidien, mais sentir au fond que déménager dans une autre ville est ce qu’il doit faire. Malgré ses peurs, il décide d’écouter sa voix intérieure et suit cette direction : il se fait confiance.